A l’occasion de ses 40 ans en 2022, le CEDAPA est revenu sur les moments forts de son histoire lors de son Assemblée Générale. Cette vidéo rouvre le livre de l’histoire du CEDAPA en faisant témoigner les personnes qui ont contribué à faire avancer une agriculture autonome et économe sur notre territoire breton…
Le CEDAPA est une association d’éleveurs et d’éleveuses avec une histoire riche d’échanges, de combats politiques, et d’avancées techniques.
Retraçons cette histoire d’un peu plus de 40 ans en images :
1982 : produire autant en dépensant moins
Les fondateurs : Louis Etesse, Jean Buchon, Roger Dudal et André Pochon. Manquent sur la photo : André Etesse, Michel Le Goff et Henri Renault
1982 : produire autant en dépensant moins
Sept agriculteurs font le pari de gagner plus en diminuant leurs charges et créent le CEDAPA.
Leurs idées :
– nourrir les vaches le plus longtemps possible à l’herbe ;
– préserver le lien au sol, grâce à un équilibre entre culture et élevage ;
– loger les animaux sur paille plutôt que sur lisier ;
– privilégier les investissements productifs – la fertilité du sol, les semences, les animaux – plutôt que les investissements dans le matériel, les engrais ou les bâtiments.
A partir de 1983 : le temps des études, puis des formations
Colloque du Réseau agriculture durable en 1998 à Rennes, sur « Eau et agriculture durable », en présence du Ministre de l’Agriculture, Louis Le Pensec
A partir de 1983 : le temps des études, puis des formations
Le CEDAPA applique les principes de l’agriculture durable à des projets d’installation « S’installer avec 20 vaches laitières », « S’installer en vaches allaitantes, c’est possible », « Vivre du mouton », « S’installer et vivre avec 24 truies naisseur engraisseur ». Des études (disponibles au téléchargement) qui trouvent une application concrète sur des fermes du département.
Le CEDAPA engage des formations auprès des agriculteurs sur l’exploitation des prairies temporaires à base de ray-grass anglais / trèfle blanc, animées par André Pochon, agriculteur à Saint-Bihy, et porte-voix du CEDAPA. En parallèle, d’autres groupes d’agriculteurs, similaires au Cedapa, naissent dans d’autres département. Ils seront très vite réunis au sein du Réseau Agriculture Durable, qui donnera une dimension interrégionale, puis nationale au mouvement.
1993 : le cahier des charges du CEDAPA qui aboutira aux MAEC
L’INRA a validé le compromis économique, social et environnemental des fermes herbagères économes et autonomes du CEDAPA, après un suivi de 27 fermes pendant 5 ans. Ci dessus, le colloque de restitution de l’étude « Système Terre et Eau » sur une ferme en 2000
1993 : le cahier des charges du CEDAPA qui aboutira aux MAEC
Les agriculteurs du CEDAPA écrivent un cahier des charges à partir de leurs pratiques.
Ils réussissent à le faire reconnaître comme mesure agro-environnementale par l’Europe. L’adhésion à ce cahier des charges va permettre aux agriculteurs de bénéficier d’aides. Ce cahier des charges écrit par des paysans va traverser différents dispositifs d’aides environnementales : de la RIN (réduction d’intrants), aux contrats territoriaux d’exploitation (CTE), pour arriver à la SFEI (système fourrager économe en intrants), qui deviendra la MAEC herbivores que l’on connaît aujourd’hui.
1995 et 2006 : les luttes paysannes contre l’injustice et l’agriculture durable
Les agriculteurs obtiendront partiellement gain de cause en 2007 sur le rééquilibrage des aides européennes en leur faveur, grâce aussi à des actions juridiques et surtout au soutien de nombreux citoyens, d’associations environnementales et d’élus.
1995 et 2006 : les luttes paysannes contre l’injustice et l’agriculture durable
En 1995, sept agriculteurs de Trémargat font une grève de la faim, pour obtenir que tous les agriculteurs herbagers puissent avoir accès aux aides environnementales. Progressivement, l’aide s’étendra sur toute la Bretagne.
De septembre 2006 à avril 2007, les paysans du CEDAPA, du GAB (agriculteurs biologiques) et de la Confédération paysanne vont jeûner chaque week-end à Saint-Brieuc. Leur revendication : que les aides européennes soient mieux réparties et surtout ne pénalisent pas les agriculteurs engagés de longue date en faveur de l’environnement.
A partir de 2004, puis de 2010 : valoriser le lait herbager
Un yaourt de la marque « Terre et Ciel »
A partir de 2004, puis de 2010 : valoriser le lait herbager
Après une étude de faisabilité menée par le CEDAPA, huit agriculteurs s’associent pour créer la laiterie paysanne, qui va commercialiser pendant deux ans des yaourts et fromages blancs sous la marque « Terre et Ciel », marque de l’agriculture durable qui appartient au Cedapa. L’aventure se terminera en 2006, pour des problèmes de fabrication. En savoir + Il était une fois la laiterie paysanne
En 2010, un autre groupe d’agriculteurs reprend le travail avec cette fois l’idée de rechercher des partenariats pour impulser une filière de produits laitiers herbagers non OGM.
Cette initiative a permis d’aboutir en 2022 à la création de la Laiterie des Voisins. Un partenariat avec la laiterie du Vieux-Bourg permet de commercialiser localement des produits transformés à partir de lait herbager d’éleveurs Costarmoricains adhérents du CEDAPA sous la forme de beurre, fromages, et desserts lactés.
Années 2010 : travail sur l’installation-transmission et plans algues vertes
Porte ouverte sur l’installation-transmission paysanne à Trémargat en 2015
Années 2010 : travail sur l’installation-transmission et plans algues vertes
Le CEDAPA développe un appui individuel pour les agriculteurs à la conduite d’un système herbager, en complément du travail en groupe des agriculteurs. Les groupes d’agriculteurs abordent aussi des thèmes de travail autour de l’autonomie totale en protéines, des huiles essentielles…
Avec le Collectif Paysans 22, le CEDAPA s’engage résolument pour faciliter la transmission et l’installation en agriculture durable.
Enfin le CEDAPA participe à proposer des alternatives dans le cadre des plans de lutte contre les algues vertes ou à valoriser l’expérience et les résultats des agriculteurs herbagers.
A partir de 2013 : valoriser les espaces semi-naturels
Pâturage des landes du Cap Fréhel
A partir de 2013 : valoriser les espaces semi-naturels
L’objectif est de mieux connaître les espaces de végétation semi-naturelle, et leur potentiel en termes de ressources fourragères : c’est le début d’un travail sur la composition botanique de ces espaces, le comportement alimentaire des animaux. Consultez les fiches techniques à ce sujet.
Suite à cela, le CEDAPA s’investira dans l’initiative « Paysans de Nature » créée initialement en Vendée.
A partir de 2015 : projet sur la Santé Animale
SECOSA pour Simuler un Echange en COllectif en Santé Animale
A partir de 2015 : projet sur la Santé Animale
Après s’être formés sur les méthodes alternatives (homéopathie, aromathérapie), 10 éleveurs se réunissent pour devenir plus autonomes sur les questions de santé animale. Le projet permet aux éleveurs d’expérimenter des méthodes alternatives et de réfléchir à la création d’un outil pour simuler un échange en collectif en santé animale, quand on est seul sur la ferme. Ces
travaux se concrétisent par la sortie du livre SECOSA en 2021
2022 : Sortie du livre « Les vêlages groupés de printemps »
De droite à gauche : Jean-Yves Penn, Maud Cloarec, Pierre-Yves Plessix, Aurélie Cheveau, Gérard Grandin, Ronan Guernion et Julie Cloarec, qui ont contribué à la rédaction du livre « Les vêlages Groupés de Printemps »
2022 : Sortie du livre « Les vêlages groupés de printemps »
Après 9 ans d’étude du système « vêlage groupés de printemps », un collectif de 6 éleveurs.euses se lance dans la rédaction d’un livre technique à destination des porteurs de projet, afin de capitaliser leurs connaissances sur la mise en place de ce système herbager qui permet de « Travailler avec la nature pour améliorer sa qualité de vie et son revenu ». Le livre est écrit en 1 année et vendu à plus de 400 exemplaires 6 mois après sa sorti.
Disponible à la commande ici
2023 : défendre sans relâche les MAEC
2023 : défendre sans relâche les MAEC
En 2023, le CEDAPA lutte au sein du Collectif MAEC Bretagne (Confédération paysanne, CIVAM, FRAB, Races de Bretagne, Eau et rivières de Bretagne) pour revendiquer le paiement des fermes qui se sont engagées en MAEC.